Avoir des enfants c'est une calamité, ne pas en avoir c'est une malédiction... Xiang JI & Sung-Wook
   
   

J’étais trop content ! J’avais enfin réussi à convaincre Wook d’avoir un enfant ! Enfin, d’en adopter un puisqu’en avoir tous les deux était trop compliqué… Pas envie de « m’amuser » à prendre un mère porteuse et à faire des modifications génétiques pour qu’il soit notre enfant biologique… Une potion d’adoption par le sang était plus simple. Mais j’allais avoir un bébé ! Un bébé à moi que je pourrais chouchouter et câliner pour qu’il ne grandisse pas comme moi et ait tout l’amour que des parents pourraient lui donner !

C’est pour ça que je pressais mon amant à se dépêcher pour pouvoir aller le plus vite possible à un orphelinat sorcier. Ils avaient poussé comme des champignons depuis que Harry Potter avait raconté son enfance chez ses moldus. Ils recueillaient les orphelins de guerre et les nés-moldus rejetés par leurs parents.

"Allez, chéri ! Dépêche-toi de mettre tes chaussures et ton manteau !
-Du calme, Ji… On a tout notre temps pour y aller. L’orphelinat ne va pas disparaître comme ça !"

Je soufflai et me plantai devant la porte, trépignant d’impatience. Il finit enfin de se préparer et je le tirai derrière moi pour transplaner jusqu’à l’orphelinat principal de Corée. C’était le premier orphelinat sorcier à avoir été ouvert dans ce pays, qui accueillait une centaine d’orphelins en plein centre de Séoul. Nous entrâmes et découvrîmes un joli hall aux murs bleu pastel avec quelques plantes vertes fleuries. Quelques canapés de cuir étaient disposés tout autour de la pièce. Nous nous assîmes sur l’un d’eux et attendîmes que quelqu’un vienne nous accueillir.

Ma jambe bougeait nerveusement et Wook dut poser sa main dessus et appuyer pour réussir à l’immobiliser. Il passa un bras autour de ma taille et me serra contre lui en m’embrassant la tempe.

"J’espère tellement que nous trouverons un enfant à adopter… Mais j’ai tellement peur de faire les choses mal… Et si je commençais à faire comme mes parents ! Je ne veux pas qu’il arrive quoi que ce soit à un de mes enfants…
-Arrête de stresser… Tu n’es pas tes parents, ok ? essaya-t-il de me rassurer.
-Oui…"

Je lui offris un petit sourire avec un léger baiser avant de tourner la tête vers une porte qui s’ouvrit sur une jeune femme souriante qui nous demanda de la suivre jusqu’à un bureau pour les papiers administratifs. J’avais déjà tout préparé.

Une fois tous les vérifications à propos de notre situation financière et familiale faites, la femme nous proposa d’aller rencontrer des enfants, ce jour étant un jour de visite des familles voulant adopter. Je fus soulagé qu’elle le propose car je l’avais vue tiquer en apprenant l’histoire de ce qui s’était passé avec mes parents.

Nous allâmes donc voir les enfants dans leur immense dortoir où ils présentaient leur partie avec leur lit et leurs jouets, tous rangés parfaitement. Tous… sauf un.

Un des lits était sali, avec des jouets éparpillés partout. Un petit garçon d’environ cinq ans était devant, comme les autres. Mais celui-ci, contrairement aux autres enfants qui étaient parfaitement habillés, avaient des vêtements comportant des trous faits sans doute aux ciseaux et des chaussures mouillées. C’était étrange…

En me rapprochant presque inconsciemment, je pus remarquer qu’il retenait ses larmes alors que les surveillants et les couples voulant adopter lui jetaient des regards dégoûtés. Il baissa la tête pour cacher les larmes salées qui coulaient sur ses petites joues un peu trop maigres à mon goût.

C’est en voyant cela que je me décidai.

Je voulais absolument cet enfant, pas un autre.

Je l’aimais déjà plus que tout…


   
   

Avoir des enfants c'est une calamité, ne pas en avoir c'est une malédiction... Xiang JI & Sung-Wook
 
 

Je me redressai pour être bien droit, retenant mes larmes, en espérant que quelqu'un voudrait enfin m'adopter. Cela faisait 3 ans et demi que j'étais à l'orphelinat et je ne voulais pas rester ici.

Les gens étaient méchants et personne ne voulait de moi. Les autres enfants s'amusaient à me lancer des objets quand on pouvait jouer dans la cour et pendant les activités à l'intérieur. Ils s'amusaient à déchirer et salir mes vêtement, surtout mes belles tenues pour les journées des parents. Ils dérangeaient aussi tout mon espace et je me faisais gronder à chaque fois. Les adultes, eux, me criaient dessus tout le temps. Ils ne voulaient pas me croire quand je leur disait que ce n'était pas moi qui faisait des bêtises et qui dérangeait tout. Les gens de la cantine me donnaient moins à manger que les autres et les enfants me la prenaient sauf quand c'était pas bon, mais je devais en profiter pour manger alors que j'aimais pas. Même la dame qui soigne ne voulait pas me guérir quand les grands me donnaient des coups et que je saignais, ou quand j'étais malade.

Je détestais mes parents ! Je savais que c'était à cause d'eux que les gens étaient méchants avec moi. Parce que mon papa et ma maman étaient les méchants au début, et que j'étais leur fils. Parce qu'ils étaient des mangeurs de mort. Pourtant, je ne me souviens pas d'eux, je n'avais 1 an que depuis quelques jours quand je suis arrivé ici.

Les papas et mamans qui viennent chercher des enfants ici sont méchants aussi. Ils me regardent comme si j'étais de la boue qui allait salir leurs chaussures. Ils ne viennent jamais me voir, même quand il n'y a plus d'autres enfants avec qui passer la journée...

Ce jour-là, j'étais encore seul au bout du rang pour ne pas que les parents me voient. Les autres enfants avaient coupés mes beaux vêtements au ciseau depuis 1 mois et les adultes n'avaient pas voulu en racheter et avaient dit que c'était de ma faute et que je ne méritais pas qu'on m'en achète d'autres. Ils avaient enlevé les draps de mon lit pour les mettre par terre et avaient déchiré mes livres. Ils avaient tout recouvert de feuilles et de boue de dehors. Ils avaient aussi trempé mes chaussures et mes chaussettes dans le lavabo et les adultes m'avaient forcé à les mettre comme ça. Mais maintenant, j'avais froid dans tout le corps et je me sentais pas bien. J'espérais que je n'étais pas malade car il faudrait que je me soigne tout seul tout en faisant les activités et les sorties dans la cour...

Je vis un couple me jeter un regard méchant en passant avec un petit garçon qui me tira la langue et je baissai la tête en commençant à pleurer. Pourquoi tout les gens étaient si méchants avec moi ? C'était mes parents qui étaient les méchants, pas moi !

D'un coup, je vis une ombre devant moi et écarquillai les yeux. C'était un grand monsieur avec de très jolis vêtements. Il me regardait avec tristesse et j'essuyai vite mes joues pour essayer de lui faire un sourire. Il me sourit aussi et se retourna vers un monsieur encore plus grand. Le très grand monsieur sourit au gentil et ce dernier s'agenouilla devant moi en me tendant les bras. J'essayai de marcher jusqu'à lui avec hésitation mais tout devint noir et je me sentis tomber. J'avais de plus en plus froid et faim, je n'avais pas mangé plus que quelques bouts de pain depuis trois jours. Je sentis quelque chose de chaud contre moi et m'endormis sans faire de rêves.